PETIT POINT SUR LA TÉLÉMÉDECINE

Créée en 2009, la télémédecine est définie comme une pratique médicale à distance basée sur l’utilisation des nouvelles technologies de communication1. Elle regroupe la téléconsultation, la téléassistance, la télé-expertise, la télésurveillance et la régulation médicale2. Son objectif est de faciliter l’accès à l’offre de soins et d’améliorer la qualité de vie des patients en permettant une prise en charge et un suivi à domicile1.

PLACE DE LA TÉLÉMEDECINE DANS LE DIABETE

Le diabète est une maladie chronique pour laquelle la télémédecine est très utile, notamment dans le suivi de la maladie et de ses complications3. Grâce à la loi « Ma santé 2022 », la télémédecine a été intégrée, il y a quelques années, aux parcours de soins des patients diabétiques, avec notamment le remboursement de la télésurveillance dans le cadre de l’expérimentation ETAPES (Expérimentations de Télémédecine pour l’Amélioration des Parcours En Santé)2,4. Aujourd’hui, la télémédecine appliquée au diabète repose essentiellement sur la télésurveillance et la téléconsultation.

LA TÉLÉSURVEILLANCE DANS LE DIABÈTE

Rappel la télésurveillance a pour objet de permettre à un professionnel médical d’interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d’un patient et, le cas échéant, de prendre des mesures relatives à la prise en charge de ce patient5.

QUELS SONT LES PATIENTS CONCERNÉS5 ?

Ce service de télésurveillance était jusqu’à présent réservé à un certain type de patients diabétiques. Mais la période COVID-19 et les résultats de l’expérimentation ÉTAPES ont fait évoluer la situation.
Aujourd’hui, les patients pouvant intégrer un programme de télésurveillance sont plus nombreux :

  1. Patients diabétiques de type 1 âgés de plus de 12 ans pour optimiser le contrôle glycémique ou en cas de déséquilibre glycémique.
  2. Patients diabétiques de type 2 traités sous insuline pour optimiser le contrôle glycémique ou en cas de déséquilibre glycémique.

Cependant, certains critères d’inéligibilité peuvent conduire à renoncer à sa mise en place : impossibilité physique ou psychique d’utiliser le dispositif médical numérique de télésurveillance, refus du patient à la transmission des données nécessaires ou encore refus à un accompagnement thérapeutique obligatoire avec la télétransmission.

QUI PRESCRIT, POUR QUELLE DURÉE5 ?

La prescription initiale de ce service et sa durée (maximum 3 mois) doit être initiée par le diabétologue, le pédiatre ou médecin traitant (en association avec le diabétologue). Cette durée est renouvelable lors des visites de suivi. ll faut noter que le médecin effectuant la télésurveillance n’est pas forcément le médecin prescripteur, mais est un des spécialistes listé ci-dessus.

COMMENT SE PASSE LA TÉLÉSURVEILLANCE5 ?

Avant la mise en place du service, la personne est formée par le fournisseur à l’utilisation du dispositif médical numérique et ses accessoires.
Lors de l’utilisation du service de télésurveillance, les données du patient sont transmises directement au centre de surveillance et sont interprétées par un médecin. Celui-ci en fonction des résultats observés peut, après consultation ou téléconsultation, proposer une adaptation de traitement, de surveillance ou d’accompagnement thérapeutique.
En effet, en parallèle de la télésurveillance, le patient bénéficie d’un accompagnement thérapeutique par un professionnel de santé (médecin ou infirmier). Cet accompagnement obligatoire peut être fait en présentiel ou en distanciel. Ces rendez-vous tout d’abord mensuels à minima, vont permettre d’échanger sur la pathologie, les signes d’alerte, la gestion des complications, le mode de vie, les ajustements de traitement… Après renouvellement et en fonction des objectifs, la temporalité est adaptée.
Attention, il faut toutefois différencier télésurveillance et situations d‘urgence. La télésurveillance est ouverte sur des horaires définis et ne prend pas en charge les situations d’urgence nécessitant le recours à un service d’urgence.

LE DÉPISTAGE DE LA RÉTINOPATHIE DIABÉTIQUE7

La télémédecine joue également un rôle important dans ce dépistage. Afin d’éviter des délais parfois importants, cet examen peut être réalisé sur prescription médicale, par un orthoptiste formé à la réalisation de rétinographie. Les données sont transmises à un ophtalmologiste pour la lecture et analyse différée des résultats.
Le dépistage est recommandé tous les deux ans par la HAS ou dans un délai plus court pour certaines situations. Ce fonctionnement permet, aux cas qui le nécessitent, d’accéder plus rapidement au dépistage des rétinopathies.
La télémédecine se développe de plus en plus et son usage dans la prise en charge des maladies chroniques est un atout majeur dans le suivi et la gestion des complications. De nombreuses applications voient le jour, mais leur usage n’est pas toujours validé par les autorités de santé. Il est important lors de l’utilisation de l’une d’entre elles, d’en discuter préalablement avec le médecin traitant.
 

  1. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-01/avis_referentiel_diabete.pdf
  2. https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/telesante-pour-l-acces-de-tous-a-des-soins-a-distance/article/la-telesurveillance-etapes
  3. https://www.aphp.fr/actualite/diabete-et-telemedecine-deploiement-de-la-telesurveillance-avec-le-dispositif-diabnext-lap
  4. https://www.reseau-chu.org/article/diabete-strasbourg-aux-avant-postes-de-la-telemedecine/
  5. https://diabetelab.federationdesdiabetiques.org/telemedecine-et-diabete/
  6. http://ceed-diabete.org/blog/telemedecine-quelles-perspectives/
  7. https://www.ameli.fr/medecin/exercice-liberal/presciption-prise-charge/prise-charge-situation-type-soin/soin-depistage-retinopathie-diabetique

FR22DI00147